Elaboration du PNDES : « La société civile n’a pas été impliquée » (Pierre Aimé Ouédraogo)
Le Plan national de développement économique et social (PNDES) remplace bientôt la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). La société civile burkinabè, ayant participé notamment au pilotage de la SCADD à travers une troïka, se prépare du 16 au 17 juin 2016 à Ouagadougou pour apporter sa contribution aux assises nationales du PNDES prévues du 20 au 21 juin 2016. Cette troïka de la société civile est composée du SPONG (Secrétariat permanent des ONG), du CDCAP (Centre d’analyse et de suivi citoyen des politiques publiques) et du CNOSC (Conseil national des Organisations de la société civile).
D’abord Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et ensuite SCADD, le Plan national de développement économique et social (PNDES) est le nouveau référentiel des politiques publiques de développement au Burkina pour la période 2016-2020. Ce plan remplace donc la SCADD/2011-2015. Dans quelques jours, il sera soumis au Conseil des ministres pour adoption.
La démarche d’élaboration de ce nouveau référentiel prévoit l’implication, la participation et la mobilisation de toutes les parties prenantes du développement à savoir le gouvernement, le secteur privé, la société civile, les collectivités territoriales et les partenaires techniques et financiers.
C’est dans cette optique que la troïka de la société civile, « fidèle à sa mission d’œuvrer au développement tout en restant plus proche des préoccupations des populations », organise, avec l’appui technique et financier notamment de Water Aid, Oxfam, PNUD, un forum préparatoire du 16 au 17 juin pour la contribution de la société civile aux assises nationales du PNDES.
Il s’agit, selon Pierre Aimé Ouédraogo, Secrétaire général du CNOSC, d’informer les acteurs clés de la société civile sur le contenu du projet, faire le bilan de leur participation aux travaux des trois comités techniques et formuler des recommandations et messages à ce nouveau plan au regard du contexte national. Les participants sont venus des 13 régions du Burkina.
Mais concernant le niveau d’implication des OSC dans le processus du PNDES, Pierre Aimé Ouédraogo, pense que « c’est plutôt regrettable ». « La société civile n’a pas été impliquée comme il se devait. La preuve, le document sur lequel nous devons travailler aujourd’hui, qui est un document produit par le gouvernement, nous a été transmis autour du 10 juin 2016, pour des assises nationales prévues les 20 et 21 juin prochains. Le gouvernement aurait travaillé dans l’urgence, mais cela ne l’excuse pas », déplore-t-il.
Le CNOSC aurait préféré, selon lui, être impliqué « fortement » dans l’élaboration, le choix de stratégies et de priorités qui concernent le développement du pays. A l’écouter, la question de l’implication des OSC a toujours été au cœur de débats houleux, « mais malheureusement, pas de changement fondamental au niveau des autorités ».
Il y a, selon M. Ouédraogo, des axes thématiques autour desquels le développement du Burkina devrait être organisé. Il cite l’axe Croissance économique (création d’entreprises, d’emplois, financement de l’entreprenariat, amélioration de l’environnement des affaires, etc.) et l’axe Social (système éducatif, santé, accès à l’eau, justice, etc.).
Cependant, « véritablement, pour atteindre tous les objectifs stratégiques, il y a 3 grandes priorités sur lesquelles on doit travailler conjointement à améliorer la gouvernance politique et économique, la justice et l’agriculture familiale », note le SG du CNOSC qui a tenu par ailleurs à préciser le CNOSC n’est pas à confondre avec le CCNOSC (Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile) dont Safiatou Lopez Zongo en est la coordonnatrice.
Noufou KINDO
Burkina 24

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